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 (alexis) i wish that i could wake up with amnésia

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employée
Alexis Swensson
Alexis Swensson

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J'SUIS SEXY COMME : lily collins
JE DOIS MA JOLIE BOUILLE À : (avatar) merenwen, (signa) luckyred & (gif) tumblr
ET MOI C'EST : b_bulle
DISCUSSIONS ENTAMÉES : 45
COQUILLAGES : 61
JE SUIS LÀ DEPUIS LE : 09/12/2014
ÂGE : 33
PHOTO SOUVENIR : (alexis) i wish that i could wake up with amnésia Giphy

& BLABLABLA & BLABLABLA : « Si tu pouvais m’entendre, je dirais que nos empreintes ne s’effacent jamais des vies que nous avons touchées. » #rememberme
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MessageSujet: (alexis) i wish that i could wake up with amnésia   (alexis) i wish that i could wake up with amnésia EmptyVen 20 Fév - 13:39



Alexis Siloh Swensson
- Feat lily collins -
Nom de famille: Swensson. nom de famille bien australien comme il le faut.
Prénom: Alexis Siloh. j'avoue être assez fière de ces prénom choisit par mes parents.
Date de naissance: 25/12/1990 (24)
Lieu de naissance: Cairns, Australie.
Nationalités: australienne bien évidemment.
Origines: mère australienne et père français.
Profession/Etudes: barmaid au Coral Bay Resort
Orientation sexuelle: hétérosexuelle
Situation Amoureuse: célibataire, bien que ressentant des choses étranges pour un certain meilleur ami.

Au resort, je suis  ?   Résident   Employé Vacancier   Backpacker

I. Les QuestionsII. Les Ragots

Depuis combien de temps êtes vous au CBR ? Cela fait maintenant six ans que je travaille au CBR. Six années qui m'ont permis de me reconstruire petit à petit. Six années que ma vie reprend son court lentement mais surement, tout ça grâce à cet établissement qui m'a ouvert ses bras et qui a su me faire remonter la pente.

   Pourquoi avoir choisir le CBR ? Parce que c'est le seul établissement qui m'a ouvert les bras et qui m'a accueilli telle que j'étais. Ils m'ont fait confiance et m'ont donné une chance de me racheter.

A quoi ressemble vos journées ? Des sourires, de la bonne humeur, de la fatigue, des gens lourds, d'autres qui ont besoin de parler. Être barmaid fait de moi une oreille attentive et de bons conseils parfois. Un métro, boulot, dodo des temps modernes.

Est-ce que vous préférez les résidents, les vacanciers et backpackers ? Pourquoi ? Les vacanciers, sans aucune hésitations. Surtout les habitués, ceux qui reviennent chaque année. Ceux-là sont mes favoris. En effet, en peu de temps, j'ai le droit à un résumé complet de leur année et je me sens un peu de leur famille à la fin de leur séjour. Bon, bien évidement, ils ne sont pas tous comme ça, il faut faire le tris. Les résidents sont une espèce particulière qui prend ses aises un peu plus tous les jours et c'est assez dérangeant je dois bien l'avouer, mais je suis sûre qu'ils ne veulent pas entraver dans notre métier, ils veulent bien faire, enfin je l'espère. Les backpackers sont les moins faciles à gérer, ils vont et viennent comme bon leur semble et peu nous respectent. Finalement, les vacanciers sont vraiment mon espèce préférée.

Quels sont vos rapports avec vos collègues, vous êtes du genre à les inviter dans votre chambre pour un after ou plutôt à filer dormir pour ne plus voir leur tronche ? Je m'entends plutôt bien avec tout le monde. Je ne cherche pas les conflits parce que je n'aime pas ça. Après, il est évident qu'on ne peut pas aimer tout le monde, mais je suis plus du genre à être la bonne copine, toujours partante pour un petit after dans ma chambre histoire de papoter un peu, d'oublier les misères de la journée et réinventer le monde à notre sauce.  

Si vous aviez la possibilité de poser votre uniforme une journée et de vivre la vie d'un client, que feriez-vous ? Juste une journée, je crois que je passerais mon temps à me prélasser ici et là. Du repos, c'est tout ce dont je rêve. Passer une journée à ne rien faire, ne pas courir partout, ne pas écouter les misères des clients et m'occuper de mes affaires. Arrêter de faire semblant, lâcher prise et surtout ne pas mettre un pied derrière mon comptoir, c'est tout ce que je ferais. Rien de bien original en gros.

Que t'inspire la famille White, les propriétaires du CBR ? Ils sont plutôt du genre adorables et accueillants ou plutôt arrogants et insupportables ? Toi qui les côtoies à longueur d'année, tu peux tout nous révéler... ils n'en sauront rien !
   
Code:
<pris>Lily Collins</pris> ❀ Alexis Swensson


Il paraît que derrière Alexis se cache quelqu'un d'autre en réalité...
Sinon moi c'est b_bulle et j'ai vingt-trois ans. Je viens de france. J'ai croisé la route de CBR grâce à mes deux superbes acolytes. J'y joue d'ailleurs un personnage inventé. Un dernier petit mot ? les koalas, c'est la vie  (alexis) i wish that i could wake up with amnésia 4163908445
©️ Coral Bay Resort




Dernière édition par Alexis Swensson le Ven 20 Fév - 23:11, édité 4 fois
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J'SUIS SEXY COMME : lily collins
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ET MOI C'EST : b_bulle
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MessageSujet: Re: (alexis) i wish that i could wake up with amnésia   (alexis) i wish that i could wake up with amnésia EmptySam 21 Fév - 2:30


Once upon a time

life is a mess

« THIS IS A STORY ABOUT CONTROL, MY CONTROL. CONTROL OF WHAT I SAY, CONTROL OF WHAT I DO. AND THIS TIME I'M GONNA DO IT MY WAY. »

L'histoire d'une vie. L'histoire de ma vie. Une histoire retrace les évènements et faits importants dans la vie d'une personne. A moi de vous raconter la mienne à présent.

« Putain, j’vois ici les hommes les plus forts et les plus intelligents que j’aie jamais vu. J’vois tout ce potentiel, et j’le vois gâché. J’vois une génération entière qui travaille à des pompes à essences, qui fait le service dans des restos, qui est esclave d’un petit chef dans un bureau. La pub nous fait courir après des voitures et des fringues, on fait des boulots qu’on déteste pour se payer des merdes qui nous servent à rien. On est les enfants oubliés de l’histoire mes amis, on n’a pas de but ni de vraie place ; on n’a pas de grande guerre, pas de grande dépression. Notre grande guerre est spirituelle, notre grande dépression, c’est nos vies. La télévision nous a appris à croire qu’un jour on serait tous des millionnaires, des dieux du cinéma ou des rock stars, mais c’est FAUX. Et nous apprenons lentement cette vérité. On en a vraiment, vraiment, plein le cul. » fight club.

L'enfance. Que de plus heureux que ce sentiment d'innocence, de sécurité et d'amour. L'enfance est une période de la vie que personne n'oubliera jamais. L'enfance est ce qu'il y a toujours de plus beau dans la vie des gens. Bien entendu, pas pour tous le monde. Certaines personnes ne vivent pas toujours dans le bonheur et dans la joie. Et ce, même depuis leur première respiration. Au début, tout était parfait. Au début, tout était de l'or pur et simple. Mais ça c'était au début.

Naître un soir de Noël n'est-ce pas merveilleux ? Si ma mère avait su, elle m'aurait mise au monde bien plus tôt. J'étais son cadeau de Noël, l'objet le plus précieux dont elle ait jamais rêvé. J'étais sienne, le fruit de ses entrailles, le fruit d'un amour inconditionnel, d'une passion partagée, d'un mariage éternel. Les six premières années de ma vie furent les plus belles. J'étais la petite fille prodige, celle qui rendait les jours encore meilleurs à ses parents. Oui, j'étais une enfant pourrie gâtée. Je ne leur ais jamais rien demandé, et pourtant, j'avais tout. J'étais l'attraction du village et j'aimais ça. J'étais jeune, petite et futile. J'avais six ans quand ma parfaite petite vie a basculé dans le vide. Une fusillade dans le parc. Mon père se trouvait au mauvais endroit, au mauvais moment. Le prix à payer : sa propre vie. Il était parti chercher du pain et n'est jamais rentré à la maison. Le soir, deux inspecteurs de police ont frappé à la porte. C'est moi qui leur ai ouvert. Le plus âgé des deux avait posé un genoux à terre pour se mettre à ma hauteur. Le plus jeune avait l'air terrorisé. Il fuyait mon regard, ravalant avec difficulté sa salive. Quelque chose s'était passé, quelque chose de grave. Du haut de mes six années, que voulez-vous que je comprenne ? Je me contentais d'appeler ma mère, comme on me l'avait demandé. Elle m'avait entouré de ses bras pendant qu'on lui apprenait la nouvelle. Devant mon silence et l'expression de mon visage, le plus jeune demanda la permission à ma mère de m'emmener dans la pièce voisine pour m'expliquer la situation. Elle était abattue et n'émit aucune opposition à cette requête. C'était difficile à avaler, mais elle n'avait pas la force d'avouer ce drame à son enfant. Il attrapa ma petite main et m'entraîna dans la cuisine. Je me laissais faire. Il m'inspirait confiance. Il était jeune et avait l'air si fragile. Il m'expliqua tout, choisissant ses mots avec une justesse particulière. Il ne voulait pas que je souffre, même s'il était conscient que ce serait inévitable. Quand l'information eut fait le tour de mon cerveau, je me suis littéralement jetée dans ses bras. Au fond, je savais qu'il ne faisait que son travail. Mais comme il m'avait annoncé cette si mauvaise nouvelle, je voulais lui faire payer le fait d'être le messager de la mort. Son châtiment ne serait donc autre que ma crise de larmes, grosses perles dévalant mes joues rosies comme un torrent dans la montagne. Je ne m'attendais pas à sa réaction. Il me prit dans ses bras et me serra si fort contre lui que je n'arrivais plus à lui en vouloir. Finalement, je me suis endormie dans ses bras, fatiguée de pleurer et n'ayant plus la force de lutter. J'avais six ans et on m'avait privé de mon père.

Il aura fallu deux ans à ma mère pour se remettre de la mort de mon père. Moi, je préférais garder le silence. Il me manquait terriblement et, tous les soirs, je pleurais en silence jusqu'à ce que mon corps n'en puisse plus. Je ne voulais pas que ma mère s'inquiète pour moi alors je me cachais derrière quelques sourires qui la rendaient heureuse. Enfin, tout est relatif. Elle venait de retrouver quelqu'un. Après seulement deux ans. Je pensais que leur amour durerait éternellement, qu'elle était sienne, uniquement sienne. Apparemment, je m'étais trompée. Ce type ne m'inspirait pas le moins du monde. Son visage me faisait peur et son regard me glaçait le sang. Il essayait de se rapprocher de moi à chaque instant. Je ne l'aimais pas, je ne voulais pas de lui dans ma vie, dans notre vie. Je ne lui devais rien. Il avait beau rendre ma mère heureuse, je n'étais pas certaine que cela durerait longtemps. Non, ça c'était certain, je ne l'aimais pas et je ne voulais rien avoir à faire avec lui. Ce n'est que quatre ans plus tard que mes doutes se sont confirmés. J'avais douze ans et mon petit monde s'écroulait de nouveau. Cela faisait quatre ans qu'il était là et j'avais appris à faire avec. Pour ma mère. Elle ne supportait pas de me voir si froide et distante avec lui. Alors, pour elle, j'ai fais un effort. Finalement, il n'était pas si horrible que cela. Je revoyais ma mère sourire et sortir, chose qu'elle ne faisait plus depuis la mort de mon père. Ça me faisait du bien de la voir de nouveau resplendissante. Il avait réussit à me convaincre qu'il était en droit d'intégrer ma famille. J'ai eu vite fait de comprendre que tout cela n'était que tromperie. J'avais à peine douze ans quand tout a dérapé. Ma mère était sortie faire quelques courses. J'étais restée seule avec lui. Je tentais de passer le plus de temps possible dans la salle de bain. Je refusais toujours de rester seule avec lui malgré tout. Alors que j'étais sous la douche, il entra en silence. Entre le bruit de l'eau et la chanson que je chantais, je n'ai pas eu le temps de comprendre quoi que ce soit. Il m’attrapa par le bras. J'étais nue comme un ver et je me débattais. Il me serrait si fort, ça faisait tellement mal. Il m'a balancé sur le lit et a commencé à me tripoter. Je hurlais, je ne voulais pas qu'il me touche. Comme je criais tellement fort, il m'a frappé et enfoncé la couverture dans la bouche pour atténuer mes hurlements. Mes bras étaient bloqués, je ne pourrais pas résister bien longtemps. Alors j'ai arrêté de me débattre. Il a joué avec moi jusqu'à ce que ma mère rentre. Je me sentais salie et j'étais couverte de bleus. Il m'avait fait mal, sur toutes les parties de mon corps. Il m'avait violé et je savais que ça ne s'arrêterait pas là.


i'm a sweet monster

« I CAME TO WIN, TO FIGHT, TO CONQUER, TO THRIVE. I CAME TO WIN, TO SURVIVE, TO PROSPER, TO RISE. TO FLY. »

« J’avais cru que se serait un souvenir d’adolescence auquel je repenserai, comme avoir eu le béguin pour le capitaine de l’équipe de football. Mais je me rends compte que ce qu’on a va plus loin, bien plus loin. Nous avons une histoire commune, une amitié, nous nous écoutons l’un l’autre, nous rions ensemble, chacun finit les paroles des chansons de l’autre, je n’ai pas besoin de faire semblant avec le hip hop, et le hip hop n’as pas besoin de faire semblant avec moi. Mes sentiment n’ont jamais été plus clairs et je sais qu’il ne disparaitrons jamais. » brown sugar.

L'adolescence et ses soucis quotidien. C'est à cette période qu'arrivent les trucs de filles. Les règles, les premiers garçons, les cours qui s'intensifient et tout le reste. On ne sait jamais vraiment comment un adolescent va réagir à tous ces problèmes quotidiens qui ne font que, dans la plupart des cas, se compliquer. La vie n'est pas un long fleuve tranquille. Il faudrait penser à le leur dire un jour. Une seule tragédie ne suffit jamais. Rien n'est jamais trop beau pour être vrai. L'enfance, l'innocence d'un nourrisson. Nous devrions tous rester à cet état de petit être sans défense, innocent et incapable de comprendre la vie et ses défauts.

CAIRNS, TREIZE ANS. « T'as l'air bizarre Alex, t'es sûre que ça va ? » Je n'aime pas ça quand il me dévisage, qu'il me pose cette question, qu'il s'interroge sur la situation. Lui, c'est mon meilleur ami. Je n'aime pas quand il s'inquiète pour moi. Je ne veux pas qu'il s'inquiète pour moi. Je suis grande, ça va. Oui, bon, ça va, j'ai treize ans, et alors ? Je vais bien, ou presque. Je sais ce que je fais et il n'y a aucune raison pour qu'il se mêle de ma vie privée. Enfin si puisque c'est mon meilleur ami, mais non. Je ne cherche pas à comprendre, je ne cherche pas à savoir. Il n'y a rien à savoir et rien à comprendre. Il me dévisage, c'est comme si il savait. « Ben oui ça va. Pourquoi ça n'irait pas ? » Un petit sourire et ça devrait passer comme une lettre à la poste. Oui, enfin non. Parce que justement, c'est lui et qu'il ne me croira pas comme ça. « Je sais pas ... Tu te tapes une tête on dirait que t'as pas dormi depuis trois semaines et t'as des bleus partout ... Je sais que t'es une guerrière m'enfin faudrait penser à se calmer un jour ... » Il hausse les épaules. Cela fait maintenant un an. Une longue année que mon beau-père a pété les plombs et qu'il s'amuse à me violer et à me battre quand ma mère n'est pas à la maison. Charmante histoire n'est-ce pas ? En ce qui me concerne, je squatte un peu chez tout le monde. J'essaye de passer le moins de temps possible à la maison, mais je dois bien avouer que c'est tendu. Avec les cours, en général, c'est lui qui vient me chercher parce qu'il ne veut pas comprendre que je suis assez grande pour rentrer toute seule. Enfin ça, c'est plutôt ce que je me dis. En fait, tout ce qu'il veut, c'est juste profiter de moi un peu plus longtemps. « Je suis casse-cou que veux-tu ? Tu ne me changeras pas en un claquement de doigts, ne l'oublie jamais. » Je le pointe du doigt et pince les lèvres. J'éclate de rire. Je suis une très bonne comédienne, je sais que ça passera. Il soupire. Comme une lettre à la poste je vous ai dit. Je regarde ma montre. Merde, je suis déjà à la bourre. Il faut que je me sauve et vite. Je récupère mon sac en quatrième vitesse. Il m'attrape avec délicatesse le poignet. « Où tu cours comme ça Swensson ? Ne me dis pas que t'as un couvre-feu quand même ? » Le contact de sa main sur ma peau était si différent de celui que mon beau-père portait à mon égard. J'en sursautais légèrement. Je soupire et lâche mon sac. « C'est pas ça ... C'est juste que j'ai une tonne de choses à faire et que je ne vais pas laisser mon beau-père se débrouiller tout seul pendant que ma mère n'est pas là ... » Je fais une grimace. Certes, ça fait cinq ans qu'il connait la maison mais bon, il a toujours du mal alors ça passe quand même. « Tu veux que je t'accompagne ? » Je fais mine de réfléchir mais ma réponse est déjà toute trouvée. « Non t'inquiète pas, j'vais marcher, ça va me faire un bien fou. » Un grand sourire, je récupère mon sac. Il m'attire contre lui, m'entourant la taille de ses bras. Cette étreinte me fait mal mais je refuse de dire quoi que ce soit qui pourrait lui indiquer qu'il y a vraiment un problème. Je me contente de fermer les yeux un instant. C'est ça que je veux, tous les jours, tout le temps, ne jamais m'en séparer. On s'éloigne, mes yeux se rouvrent. Il dépose un baiser sur le haut de mon crâne et je m'enfuis, comme toujours. Lui, c'est mon meilleur ami. Je l'aime de tout mon coeur. J'ai besoin de lui dans ma vie. Il est le seul en qui j'ai encore confiance. J'ai besoin de lui, tous les jours, tout le temps. Et le pire dans tout ça, c'est qu'il me le rend bien. Je l'aime, oui, comme une folle.

CAIRNS, QUINZE ANS. « Tu ne comprends pas. Ce n'est pas aussi simple que ça ! » « Non Alex, c'est toi qui ne comprends pas. Quand vas-tu arrêter, hein ? Quand il t'aura tué ? » « Il ne me tuera pas. Il a bien trop besoin de moi. » « Oui, il a besoin de toi. Mon cul ouais ! Il te viole et te bat tous les soirs Alex ! » Il avait raison. Il avait découvert ce qu'il se passait deux ans auparavant. J'avais eu le malheur de me relever les cheveux ne serait-ce qu'une seconde. Il avait vu mon cou et les nombreuses ecchymoses qu'il comportait. S'en suivit une longue explication mouvementée. Au final, je m'étais effondrée dans ses bras, pleurant jusqu'à ce que mon corps n'en puisse plus. « Tu devrais en parler à quelqu'un ... Finnigan peut-être ? » « Non ! Et encore moins Finnigan ! Il m'a déjà assez soutenu quand j'ai perdu mon père, pas la peine de lui en faire subir plus. » « Alors laisse-moi faire quelque chose ... » « Pas question ! Je me débrouillerai mais toi tu ne feras rien, tu ne bougeras même pas le petit doigt. C'est moi qui suis dans la merde, c'est moi qui m'en sortirai. » « Alex ... » « La ferme ! Je t'ai dit de ne rien faire. » La discussion était close. Je ne changerais pas d'avis et il le savais. J'avais quinze ans. Cela faisait trois longues années que je supportais les coups et les viols à répétition. J'encaissais sans rien dire. J'avais essayé déjà plus d'une fois. Mais il était toujours là pour me rappeler de garder le silence. « Je vais le faire, c'est pour aujourd'hui. » « Mais de quoi tu parles ? » « Je vais l'arrêter. Aujourd'hui, ce sera la fin, sa fin. » « Je ne sais pas ce que tu comptes faire Alex mais attend moi. » « Ce sera fini tout à l'heure, je m'occupe de tout. » « Alex, ne fais rien sans moi. » « Je te laisse, il arrive. Quoiqu'il arrive, ne m’oublie jamais. Jure le moi. » « Alex ... » « Jure-le moi ! » « Je te le jure mais - » « Je t'aime. » Et j'ai raccroché. Je ne voulais pas qu'il me dissuade de le faire. Cela faisait déjà quelques semaines que je montais ce plan. Je le ferais aujourd'hui, je ne pourrais pas reculer. Il a ouvert la porte de ma chambre avec violence, ce qui me fit sursauter. Il m'a attrapé par le cou et a fait ce qu'il avait à faire. Je me débattais encore par moment. Il me faisait toujours aussi mal. Les coups qu'il me donnait atténuaient la douleur de ses mouvements. Je voulais qu'il me frappe pour que je ne sente plus rien. Il avait fini. J'étais soulagée parce que je savais que ce serait la toute dernière fois. Ma mère était partie tôt ce matin. Voyage d'affaire. J'avais donc le champ libre pour agir. Il était descendu boire un coup, comme à chaque fois, à moitié nu. J'avais pris la peine d'enfiler un tee-shirt et un short, sans sous-vêtements, cela m'aurait coûté un peu plus de temps. Le temps, je n'en n'avais pas justement. Mon meilleur ami pourrait débarquer d'un instant à l'autre. J'ai dévalé les escaliers et me suis engouffrée dans la cuisine. « Tu sais que tu n'es vraiment qu'un connard, imbu de ta petite personne ? Un gros porc qui ne mériterait même pas de finir ses jours sur terre. Je te hais, si tu savais à quel point ... Maman est au courant de tout ce que tu me fais endurer depuis tout ce temps. A l'heure qu'il est, elle doit être ravie d'avoir lu ma lettre. » Sourire satisfait de ma part. Oui, j'ai tout expliqué à ma mère dans une lettre. Elle devait le savoir à présent. Je sais, elle avait un voyage d'affaire, je n'aurais peut-être pas dû. Mais trop tard, ce qui est fait est fait. « Fais attention à ce que tu dis la traînée ! » « Parce que tu crois que tu me fais peur ? C'est fini maintenant. C'est fini, tu m'entends ? Fini ! » Comme je m'y attendais, il est entré dans une rage féroce. Il a brisé sa bouteille de bière sur le plan de travail et m'a menacé, comme il avait coutume de le faire. Sauf que cette fois-ci, je ne fuirais pas. Bien au contraire, je continuais à le provoquer, à le défier. Je me défendais tant bien que mal jusqu'à ce qu'il m'entaille profondément le bras droit. J'ai hurlé, la douleur était terrible, horrible, si intense. Mes yeux se sont posés sur son visage. Un immense sourire glacial et dégoutant l'illuminait. C'est alors que je su que c'était le bon moment. Mon bras me faisait un mal de chien mais je devais faire quelque chose à tout prix. J'ai réfléchi à toute allure quand tout est enfin devenu clair. Il pensait avoir gagné et avait baissé sa garde. Sans plus attendre, j'ai agrippé son poignet et l'ai mordu. Je serré les dents si fort que le bout cassé de la bouteille lui échappa de la main. J'ai tendu le bras vers le porte couteau et j'ai attrapé le plus gros que j'ai trouvé et, sans plus d'hésitation, je le lui ai enfoncé dans le coeur, au plus profond que je le pu avant de le ressortir et de recommencer une nouvelle fois, histoire d'être certaine. La lame est ressortie de son corps, le sang en recouvrait l'inox. Je l'ai lâché, il s'est écrasé avec un bruit sourd sur le sol. J'ai reculé, tremblante. Mon beau-père s'est écroulé sur le sol et je me suis laissée tomber au sol, mon dos suivant le mur durant ma chute. Mon meilleur ami est entré à cet instant précis, il a hurlé mon nom et s'est précipité sur moi. Il m'a serré si fort dans ses bras que j'avais du mal à respirer. Il était tout ce dont j'avais besoin.

Finnigan est arrivé une quinzaine de minutes plus tard. Il n'était pas seul. A la tête d'un groupe de cinq autres hommes, il a pénétré chez moi. Mon meilleur ami l'avait appelé avant de venir. Bien que je lui avais dit de ne rien faire, je n'arrivais pas à lui en vouloir. Recroquevillée sur le carrelage froid et taché de sang de la cuisine, c'était comme s'il avait su où je me trouvais sans même avoir besoin de m'appeler. Blottie dans les bras de celui qui serait toujours là pour moi, je ne regardais que son épaule, ne voulant pas avoir à affronter la gravité de la scène. Je tremblais comme une feuille parce que je me rendais compte de ce que j'avais fait. Je n'avais pas réfléchi avant mais je venais de tuer un homme, délibérément. Un acte prémédité. Finnigan vérifia s'il était vivant et soupira. Non, il n'était plus, je le sentais. Non, je le savais. Il posa ensuite sa main sur mon épaule. J'ai cessé de trembler presque immédiatement. Je savais que je pouvais me dégager des bras de mon meilleur ami sans crainte. J'ai levé la tête vers Finnigan et me suis jetée dans ses bras. Tout s'est ensuite déroulé comme le jour où mon père est mort. Il m'a serré fort dans ses bras, caressant mes cheveux et me berçant lentement. Je savais que maintenant je ne risquais plus rien. Je sentais que mon meilleur ami se détendait à côté de moi. Il devait avoir indiqué à Finnigan que j'avais le bras droit dans un sale état puisque l'inspecteur se détacha lentement de moi et appela l'un de ses collègues. Ce dernier voulu me porter pour m'amener à l'extérieur, rejoindre l'ambulance. Il m'a touché, j'ai hurlé, me réfugiant dans les bras de mon meilleur ami. Je ne voulais pas qu'il me touche. J'avais peur des hommes. Hormis mes deux bouées de sauvetage, aucun ne pouvait me toucher, aucun n'avait l'autorisation, le droit de le faire. C'est Finnigan qui m'a porté dehors et c'est une femme qui m'a soigné. Mon meilleur ami avait compris ce qu'il m'arrivait, ce que je ressentais. Les hommes m'effrayaient, je me mettais en colère, je me renfermais et rejetais toute aide des hommes. Ces trois dernières années m'avaient traumatisé à vie. Je ne ferais plus jamais confiance à un homme, je me l'étais jurée. Enfin ça, c’était avant tout le reste.

CAIRNS, SEIZE ANS. Ma vie est un véritable enfer. En fait, je n'ai jamais été le genre de fille à vouloir devenir populaire à tout prix mais là, franchement, ça craint. J'ai l'impression d'être pire que la dernière des merdes, le pariât de la société et encore, c'est peu dire. On me dévisage, on me pointe du doigt, on murmure à mon passage et les conversations cessent quand j'entre dans une pièce. C'est difficile à vivre. J'ai du mal à me faire une raison. S'ils savait pourtant à quel point je ne leur en veux pas. S'ils connaissaient la vérité, peut-être seraient-ils moins critique vis-à-vis de celle que je suis. Malgré tout, je sais qu'il y a des gens sur qui je peux encore compter. Mon meilleur ami est le premier sur ma liste. Finnigan, le flic qui m'a sorti de là, est le second. La liste peut encore être allongée. Se reconstruire prend du temps. Beaucoup de temps. Les bleus s'estompent mais certaines marques restent. « Alexis, tu m'écoutes ? » La blondinette me dévisage et fini par soupirer. Sa main se pose sur mon bras droit, recouvrant cette cicatrice qui me rappelle combien elle m'avait fait mal ce jour-là. « C'est fini A. Tout ça, c'est derrière toi maintenant. C'est fini ... Pour de bon. » Sa tête penche sur le côté et un sourire en coin se dessine sur ses lèvres. Elle sait tout. Elle est au courant, comme un grand nombre de gens. Sauf qu'elle, elle ne m'a pas tourné le dos. Elle fait parti de ces rares personnes qui sont restées à mes côtés. Elle est cette autre partie de moi. Elle est ma meilleure amie et sans elle, je serais perdue. Mes deux meilleurs amis sont mes repères, ils sont ma famille, la vraie de vraie. « Excuse-moi ... » Un léger sourire désolé s'inscrit sur mon visage. « AH ! Je savais bien que je vous trouverais là. Les deux femmes de ma vie. Mes doubles avec une paire de seins ! » Il se fait une place entre nous deux, tel un pacha entouré de ses deux favorites. Il a l'air content et nous, on ne sait pas pourquoi. D'un regard entendu, nous nous jetons sur lui et lui faisons subir la pire chose qui puisse lui arriver : l'ébouriffage de cheveux. En peu de temps, monsieur se lève et se retourne vers nous, dépité. « Pourquoi tant de haine ... Ta mère a dit que le déjeuner était prêt. Ramenez vos fesses les meufs, j'crève de faim. » Que ferais-je sans eux. On était à la maison, comme quasiment tous les weekends. Mon meilleur ami vivait presque chez nous et elle, elle passait autant de fois qu'elle le pouvait. C'était toujours quelque chose de nous avoir tous les trois réunis, ma mère le savait, mais elle n'a jamais rien dit, parce qu'elle savait. Elle savait que j'avais besoin d'eux pour me relever et avancer. Et puis, elle les aimait aussi. Ils faisaient parti de la famille, c'est ma mère qui le répétait sans cesse. Et puis, il faut dire aussi qu'elle riait. Elle riait comme jamais elle n'avait rit avant tout ça. Elle riait comme elle n'avait jamais rit depuis la mort de papa. Elle revivait, elle aussi.

learning how to smile

« MY PERSUASION CAN BUILD A NATION IN THIS POWER OUR LOVE CAN BE DEVOUR. YOU'LL DO ANYTHING FOR ME. WHO RUN THE WORLD ? GIRLS ! »


« Les épaules sur lesquelles on s’épanche vont et viennent mais une meilleure amie pour la vie on l’a pour toujours. Parce que quelque soit l’endroit ou vous allez, vous savez que vous n’y allez pas tout seul ; Personne ne possède toutes les réponses, et parfois, la meilleure chose qu’il nous reste à faire est de pardonner, en laissant le passé derrière nous ; Lorsqu’on regarde vers l’avenir en croyant tout savoir à l’avance, il ne faut jamais oublier que la vie peut nous surprendre à tout instant ; et qu’il est toujours possible de se surprendre soi-même. » gossip girl.

Le passé. On s'accroche bien trop souvent au passé. Il nous a forgé. Il a fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui. Il nous a fait faire des choses que nous regrettons et d'autres que nous ne regrettons pas aujourd'hui. Nous pouvons être fiers d'avoir un passé, qu'il soit simple ou compliqué. Le passé est ce que nous avons de plus précieux au monde. Il est notre identité, notre passeport, notre adresse, notre vie toute entière. Il ne sert à rien de s'y accrocher. Le passé ne peut être changé. Le passé ne doit pas être changé. Chaque personne est exceptionnelle. Le monde est composé de plus de six milliards d'exceptions. Chaque personne doit faire ses preuves chaque jour. Et c'est à cause de cela, de toutes les épreuves que chacun doit surmonter que nous sommes tous des exceptions.

CORAL BAY RESORT, VINGT ANS « Hep toi ! »lm Le type me regarde en se demandant ce que je lui veux. Je lui fais signe de venir vers moi. Ce con, il n'a pas l'air de comprendre. Je soupire tout en levant les yeux au ciel. « Bon ben ramène-toi, j'vais pas te bouffer. » Exaspérant. Il s'approche de moi, super méfiant. Arrivé à ma hauteur, je le choppe par le bras et l'entraine dans un coin, caché des yeux de tous. S'il compte me ruiner ma soirée, je lui fais la tête au carré. Il ne semble pas comprendre. C'est ma place que je joue s'il continue ses conneries. Il me regarde de travers. Non mais j'hallucine. S'il croit que je vais laisser passer ça, il se fourre le doigt dans l'oeil et bien profond. « Bon, ok. C'est pas compliqué, t'arrêtes tes conneries tout de suite sinon c'est moi qui me charge de toi. Et crois-moi, vaudrait mieux que ce soit mon patron plutôt que moi. » Il a compris. Enfin, je crois. Surtout qu'il baisse la tête comme un gamin qu'on engueule. Il doit avoir quoi ? Trois ou quatre ans de plus que moi. Je m'en cogne. Il ne vendra pas sa merde dans cet hôtel. Et puis, d'abord, comment il a fait pour ne pas se faire remarquer ? Si moi je l'ai vu, je ne peux pas être la seule, c'est impossible. « J'suis sérieuse mec. Et puis, franchement, ça m'ferait chier qu'il t'arrive un truc. Donc maintenant, soit tu te barres, soit ... J'en sais rien mais je trouverais bien. » Ses yeux se posent sur moi. Il a l'air salement amoché quand même. Il n'a pas dû vivre que des trucs drôles dans sa vie. Il semble torturé, peut-être même totalement à l'ouest. En fait, il me fait un peu pitié. « Attends, mais qu'est-ce que ça peut te foutre au juste ? » Génial, il parle ! Bon, d'accord, de quoi je me mêle ? J'en reste bouche bée dis-donc. Finalement, je prends la mouche. Il a raison, qu'est-ce que ça peut me foutre ? « T'sais quoi ? T'as raison. Démerde-toi mais tu ne pourras pas dire que je ne t'ai pas prévenu. » Et je tourne les talons. Il ne faut pas déconner non plus. Je propose mon aide, gentiment, et je me fais rembarrer. Et puis quoi encore ? « Attends ... J'connais même pas ton prénom. » Il se fout de ma gueule ou ça se passe comment ? J'ignore pourquoi mais je me suis arrêtée et me suis retournée vers lui. « Et alors ? Qu'est-ce que ça peut te foutre ? » Et vlan ! Prends ça dans ta face petit con ! Attendez. C'est moi où il vient de sourire ? « Quoi ? J'vois pas ce qu'il y a de drôle là-d'dans. » Il ne cesse de me fixer avec ce sourire si particulier. Ca m'énerve. Il m'énerve. Et comme une idiote, je reste plantée là parce que j'ai besoin de savoir ce qui le fait sourire. J'ai besoin d'en savoir plus. J'ai besoin qu'il me parle. Oh putain, ça devient trop étrange. « C'est toi qui me fait sourire. » J'arque un sourcil. Il se fout vraiment de ma gueule là, je ne vois pas d'autre explication. « J'veux connaitre ton prénom. Savoir comment s'appelle la chieuse de service, c'est quand même un minimum. » J'en reste bouche-bée. Les lèvres entrouvertes, je finis par me mordre la langue. « La chieuse de service a un boulot qu'elle ne compte pas perdre je te signale. Parce que je n'ai que ça, moi. » Je croise les bras sur ma poitrine. « Et puis, d'abord, j'voudrais bien savoir comment s'appelle le dérangé du bocal pour qui je mets en péril ma place. » Et puis quoi encore ? J'donne pas mon matricule comme ça, à n'importe qui. Faut pas rêver non plus. « Clyde ... Le dérangé du bocal ... Je me demande qui est le plus dérangé de nous deux finalement. » A son tour d'arquer un sourcil. Crétin. Sombre idiot. Je vais te le faire bouffer ton sourire à deux balles. Putain mais c'est quoi ce délire. Je me mets à aimer ce sourire. Oula, il faut vraiment que tu lâches l'affaire ma p'tite sinon tu vas vraiment finir par te faire virer et vite fait. Je plisse les yeux. J'entrouvre la bouche, comme si j'étais sur le point de parler. Oh tiens, mon meilleur ami, il tombe bien lui. « Choppe moi une serviette et magnes-toi. » Mon meilleur ami me dévisage. Lui, ça va, j'ai l'habitude. Il me tend un bout de papier qui trainait dans le coin et retourne à ses occupations. Il n'a pas oublié de me lancer un de ces regards qui me disait : toi et moi faut qu'on parle après, je veux tout savoir. Je le déteste de vouloir toujours tout savoir. Bref. Revenons-en à l'instant présent. Je dégaine un stylo de ma poche arrière de pantalon et griffonne mon numéro de téléphone. Attendez. Pourquoi je fais ça au juste ? Je plaide la démence passagère ! Bref. Je lui tends la serviette froissée et tourne les talons. Je m'arrête finalement parce que j'oubliais de répondre à sa question. « Au fait. La chieuse de service, elle s'appelle Alex. » Et me voilà partie à reprendre mon boulot comme s'il ne s'était jamais rien passé. En fait, je crois que d'avoir griffonné mon numéro sur cette serviette froissée, c'est la meilleure chose que j'ai jamais faite en y repensant. Je n'avais pas le droit de passer à côté de ça. Je m'en serais mordue les doigts.

CORAL BAY RESORT, VINGT-QUATRE ANS Six ans. Six années que le Coral Bay Resort m'a ouvert ses portes. J'ignore pourquoi ils m'ont choisi. Je ne saurais même pas vous dire pourquoi ils ont accepté ma candidature. Je soupçonne mon meilleur ami d'avoir fait du forcing. Il voulait que je change d'horizon, que je m'ouvre à autre chose. Ma meilleure amie, elle, s'est fait la belle. Son père s'est fait muté à Boston, elle a dû le suivre. J'étais au trente-sixième dessous. Mais j'avais les deux hommes de ma vie à mes côtés pour m'aider à me reconstruire. Mon meilleur ami, c'est une évidence. Clyde, c'est autre chose. Je suis sa Bonnie, en quelques sortes, enfin surtout si l'on adapte les choses. Clyde, c'est un grand frère ultra protecteur mais tout aussi paumé que moi finalement. On se complète, on se ressemble, mais jamais il n'y aura plus qu'une relation fraternelle entre nous. On est d'accord là-dessus, ce serait comme se taper son alter-égo et ça, c'est franchement malsain. Non, Clyde et moi, c'est purement et uniquement fraternel. En ce qui concerne mon meilleur ami, j'y reviendrais plus tard. Mon travail au CBR est sans tâche. Je me rachète une conduite, je me concentre sur ce que j'ai à faire et surtout, jamais je ne me plains. Ils m'ont ouvert leur porte, je refuse de tout foutre en l'air. Je crois que j'ai fait le tour de ma courte vie. Ah, vous voulez vraiment savoir ? Et bien, je n'en sais rien. Il est vrai que l'on se connait par coeur et que les épreuves que j'ai traversé, j'ai toujours été avec lui. Je ne sais pas si c'est la maturité que j'ai acquise, le temps qui passe ou le regard que je pose sur lui, mais il y a quelque chose d'autre que je n'arrive pas à définir. Je crois que je m'engage sur un chemin peu praticable alors je préfère réfréner mes sentiments et on verra bien plus tard. Il faut que je comprenne avant d'agir, de tenter quoi que ce soit. Je ne dois pas me planter, je n'ai pas le droit à l'erreur. Je pourrais tout perdre et je ne sais pas si je survivrais à ça.

   
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(alexis) i wish that i could wake up with amnésia

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