Je m’endormais devant les passants qui se pressaient de rentrer chez eux sous la pluie de Cairns,. Ce qui était assez rare. Mon sourire s’était estompé, j’étais heureuse de voir ma mère à la maison, mais c’était une joie qui ne dura que quelques secondes. Elle avait simplement oublié de me donner de l’argent pour la pizza que j’allais devoir manger comme chaque soir. Je pourrais presque croire que j’étais l’une de ses petites filles pourrie gâtée qui n’auraient que le manque de ses parents ! Malheureusement, j’avais le manque de mes parents et surtout de ma mère, mais j’étais loin d’être gâtée ! J’avais déjà à manger sur la table, donc aucune raison de me plaindre. Je la regardais alors qu’elle passait devant la fenêtre de notre petit loft qui me semblait être plus un garage qu’un réel studio !nous étions au sous-sol, après tout. Mais, on devait se loger, sinon c’était la rue … on y avait déjà passé un mois entier, le mois dernier et cela suffisait amplement. J’avais eu froid, il faut dire que le mois de Juillet n’était pas des plus chaleureux ! Mon père nous avait abandonné avec rien, pas un sous ! Non, il avait simplement changé de femme et oublié sa fille ! Enfin, il avait essayé de me récupérer, mais je m’étais enfuie, préférant être avec ma mère et dans la rue. Mon père n’était pas l’homme aimant les câlins ou encore le fait qu’un enfant soit turbulent ! J’en avais pris des raclés tout comme ma mère alors je préférais la misère et être avec la personne qui m’aimait le plus sur cette terre! Me laisser seule pour moi était une preuve d’amour de la part de ma mère ! Elle n’avait pas le choix, quatre travails cumulés pour m’offrir des vêtements décent ainsi que de la nourriture ! Elle espérait et attendait surtout de ma part que je bosse mes cours ! Du haut de mes onze ans, j’étais l’une des meilleures de ma classe de sixième. J’aimais beaucoup m’instruire, je pouvais passer des heures à comprendre une leçon par moi-même, je n’aimais pas devoir demander de l’aide à ma mère qui rentrait de l’un de ses travails pour une durée assez courte pour une petite pause bien mérité. Je finissais par sursauter quand j’entendis du bruit dans le couloir menant à notre porte d’entrée, je me levais pour rapidement éteindre la lumière et rester silencieuse ! On était chez nous, mais on devait se cacher. Maman, ne m’avait jamais expliqué pourquoi je devais me cacher et ne surtout jamais faire de bêtise ! Je n’avais simplement pas la nationalité qu’il fallait pour me trouver dans cette ville Cairns,! J’étais une sans papier, jamais je n’aurais réellement saisi ce que cela voulait dire, si ma mère ne m’avait pas expliqué ! Quand j’avais deux ans, maman et papa avaient décidé de quitter l’Algérie pour venir vivre ici ! Tenter leur chance avait conté maman ! Une chance qui n’avait jamais réellement fonctionné ! Car, il vivait dans la misère et ceux depuis leur arrivée ! Je n’avais aucun souvenir, mais le mois dernier, ce n’était apparemment pas la première fois que je trouvais refuge sous un pont, non, j’y avais vécu pendant près d’un an avec mes parents. Ils s’étaient battus pour obtenir le confort minimum pour moi ! Mais maman, m’avait aussi raconté que je devais dire que j’étais née ici si jamais on demandait ! Qui que ce soit ! Alors mes racines algériennes n’étaient pas la bienvenue ! Je portais le nom de ma mère et non pas le nom Gh’Zala comme mon père ! Pour moins susciter les questions, j’avais un pseudonyme italien me venant de ma grand-mère maternelle. En repensant à tout cela j’oubliais presque la présence des personnes dans les caves, j’avais fini par reprendre une vie normale. Je me levais pour me servir un verre d’eau. Quand j’entendis frapper à la porte cinq fois toutes les secondes, je comprenais que c’était Napo ! Le gardien de l’immeuble. Cette cave était à lui, mais il nous l’avait laissé. C’était lui qui avait aidé ma mère et il nous aidait encore ! J’ouvrais la porte en souriant un peu alors qu’une odeur de pizza aux quatre fromages se faisait sentir ! Il avait récupéré la pizza et l’avait payé, je lui donnais l’argent et comme souvent il refusait, mais maman glisserait ce dernier dans sa boite aux lettres. Il me parlait, mais je n’aimais pas forcément parler, j’avais toujours peur de dire des choses interdites ! De faire un faux pas et de tout gâcher. Alors, de plus en plus je me terrais dans un silence qui inquiétait ma mère et Napo. J’eus un petit sourire quand il posa sa main sur ma joue et sa moustache ainsi que ses lèvre sur mon front, cette moustache me chatouillait comme toujours.
Une nouvelle soirée. La solitude, les passants se pressant de rentrer chez eux pour retrouver leur famille … alors que moi j’étais là, comme Casper, invisible, affamée et triste. J’ai le cœur en vrac, les mots me manquaient de plus en plus, je ne parlais plus à ma mère, j’avais peur et je ne parvenais que trop bien à le cacher. Je soufflais, j’étais désespérée alors que mon ventre continuer de crier sa faim ! Il fallait que je pense à autre chose, un petit sourire aux lèvres, c’était sans doute rare d’en voir un se placer sur mon visage, mais mon remède était un livre ! Qu’importe le style, la littérature me passionnait et je n’avais peut-être pas d’autre choix ! Pas de télévision, pas de téléphone portable, tous cela reviendrait bien trop cher, malheureusement. L’herbe bleue. Je le lisais pour la seconde fois, ma soif littéraire était de plus en plus grandissante et les livres étaient chers. Alors, je m’adaptais, empruntant des livres au collège. Je finissais par m’endormir me laissant guider par mon esprit rêveur … la vie de cette inconnue me guide dans mon petit somme. Je rêve d’Alice aux pays des merveilles … je suivais ce lapin, mais jamais je n’arrivais à le rattraper ! Comme toujours c’était les lèvres de ma mère qui venait me réveiller vers quatre heures du matin, il faut dire que je squattais ce vieux canapé tout déglingué qui était aussi la nuit le lit de ma mère. Je m’étirais tout en baillant très bruyamment, alors que ma mère se mettait à rire pour ce bruit très peu féminin. Elle se faisait une place contre moi une fois le canapé déplié, alors qu’il menaçait de s’effondrer au sol. Elle venait coller sa tête contre mon front laissant un petit sourire s’esquisser sur ses lèvres, murmurant un je t’aime avant de s’assoupir. Je souriais, il était rare que je le fasse en présence de quelqu’un, mais ces trois mots me rappelaient que ma mère était la personne qui m’aimait le plus dans ce monde et que je ne serais jamais seul ! Ce genre de moment, me faisait reprendre confiance en la vie, en ma vie surtout ! Je laissais deux de mes doigts se glisser dans sa chevelure pour capturer l’une de ses mèches, pour jouer avec alors que je fermais les yeux plus sereine que jamais. J’oubliais les mensonges, pourquoi y penser ? Alors que je savais que la chose primordiale dans la vie : l’amour était une chose que je ne parviendrais jamais à perdre ? L’amour était sans doute la seule chose en quoi j’avais confiance et mon cœur était l’un des organes avec mon cerveau à qui je faisais le plus confiance ! Je jugeais toujours les personnes grâce à mon cœur, il ne m’en fallait pas énormément pour être présent pour des personnes ! La confiance en l’autrui était une chose que ma mère redoutait, elle avait peur d’être trahit, il fallait dire que nous avions sans doute peu de chose, mais nous étions là l’une pour l’autre … et je savais que perdre ma mère serait comme tuer mon âme.
La pluie s’abattait sur Cairns, malgré le soleil qui brillait, alors que je venais à peine de sortir de cet endroit attirant les cafards-na- homme qui était malgré ce point notre petit palace à ma mère et à moi. J’avais un sac de vêtement dans l’une de mes mains et dans la seconde je détenais un sac de peluche. Ma mère me suivait respirant l’air qui s’offrait à nous, Napo était derrière nous, ce vieille homme était souriant, il était rare de le voir sourire, il était souvent comparé à un ours n’aimant pas être dérangé ! Enfin, il fallait surtout savoir le prendre, un petit sourire puis un petit regard triste ayant peur de le déranger ! Je ne jouais jamais la comédie, car en fin de compte, j’avais réellement peur de l’embêter tout comme ma mère. Mon regard qui s’était déposé sur cet homme souvent mal jugé par son accoutrement d’homme de ménage et de gardien de cet immeuble, l’habit ne faisait réellement pas le moine avec lui, il méritait beaucoup mieux enfin mon regard le quitta pour se poser sur ma mère plus particulièrement sur son ventre qui poussait petit à petit. Trois mois et demi que je partageais ce secret avec elle, un nouvel enfant allait me rejoindre dans moins de six mois. Je regardais cet immeuble au quel j’étais attaché malgré la place où nous vivions. Je ne savais pas exactement là où on allait vivre, et j’avais tellement de question en tête, mais je n’osais pas, je ne voulais pas dire de bêtise et risquer de perdre le sourire épanouie que ma mère arborait depuis un plus que ces trois mois de grossesse. Ce qui la faisait sourire ainsi ? Le retour de mon père, enfin, je n’avais aucune preuve, mais j’y croyais, j’espérais et je le voulais. Mes cheveux laissaient les gouttes que la pluie avait laissées sur ma chevelure ruisselet sur mon manteau et mon visage alors qu’avec ma langue je venais capturer l’une de ces perles d’eau passant sur ma lèvre. Le sourire que je possédais en ce jour s’élargissait au fur et à mesure que les secondes défilaient, je me sentais pour la première fois sereine depuis que mon innocence c’était envolé bien trop tôt avec le départ de mon père. Il me manquait, je voyais en Napo une sorte de père de remplacement, il était présent pour moi : aimant, attentif à moi et très protecteur ! Alors malgré cette sensation de soudain bonheur, j’avais un mal qui venait ternir ce moment, il n’allait plus être là, jamais. J’allais vivre ailleurs, qui me disait que j’allais avoir la chance de le revoir ? Personne. Je changeais ma vie de a à z et je n’aimais pas forcément cela. Je le regardais ne quittant pas son sourire des yeux, alors que le mien s’élargissait quand ses bras venaient m’entourer avec douceur. Je déposais ma tête contre son torse en fermant les yeux laissant le moment prendre le contrôle de ma vie, j’étais bien, la main de ma mère venait se poser sur mon épaule, pour me dire qu’il était temps pour nous de quitter cet endroit. J’embrassais la joue de Napo et suivait ma mère jusqu’à ce taxi qui était là pour nous ainsi que le petit camion de déménagement ! Il faut dire qu’il n’en fallait pas un gros vu le peu de meuble que nous possédions. Je regardais la ville défiler sous mes yeux par la fenêtre de cette voiture, j’étais à l’abri de la pluie qui n’avait pas cessé de tomber. On arrivait devant une grande maison, un endroit où je n’aurais jamais pensé mettre les pieds. C’était ici que j’allais vivre enfin dans la petite maison dans le jardin de cette gigantesque propriété. Je suivais ma mère en gardant sa main dans la mienne alors qu’un couple de personne un peu plus âgé que ma mère venait nous ouvrir la porte. Ma mère m’avait expliqué qu’elle allait s’occuper de leur fils, ce dernier était atteint d’une grave maladie et il avait besoin d’une infirmière à domicile. Je souriais, une nouvelle vie s’offrait à nous et j’allais être grande sœur, tout portait à croire que les prochaines années risquaient d’être meilleure que cette dernière qui n’allait plus tarder à s’achever. Bonjour Perth.
...
Elle m’énervait ! Si seulement, je savais qu’avec cette haine pour elle, j'allais faire penser aux autres que j'étais jalouse, mais là, cette fille j’ai juste envie de l’étrangler, de lui faire avaler sa langue de vipère une bonne fois pour toute ! Lilith, ce prénom que j’aimais bien auparavant, je ne pourrais jamais plus l’apprécier juste par sa faute. Elle me mettait hors de moi, Timéo lui ne voyait rien et il ne faisait que me dire que je délirais me laissant simplement aveuglé par la jalousie. En même temps, je l’aime, je l’aimerais toujours, alors forcément que ma jalousie parlera toujours à ma place, mais si seulement il voyait comment elle était réellement ! Encore, une fois je me retrouvais coincée avec elle dans les toilettes, elle était comme pour habitude avec sa petite bande qui ne valait pas mieux qu’elle ! Il fallait dire que cette fille avait un don certain pour rendre les personnes méchantes, j’en étais la preuve vivante ! Je ne me contrôlais pas quand elle était dans les environs, elle se moquait de moi, de mes habits … pourtant ces derniers étaient bien mieux qu’avant, mais voilà, je n’avais pas les dernières choses à la mode. J’avais simplement des choses un peu mieux, vu que le lycée où j’étais maintenant était beaucoup plus noble que le collège que j’avais. Enfin, il fallait que je tienne le coup, si je ne voulais pas à nouveau terminer dans le bureau du principal avec quelque remontrance en prime avant de finir renvoyé ! Elle ne finissait avec rien, son père avait de quoi payer ce lycée pour que son dossier scolaire soit parfait, le mien aussi se devait de l’être, mais j’avais déjà un blâme pour l’avoir frapper en plein visage et avoir abimé son pauvre nez déjà tout de travers avant que je la frappe. Je me lavais finalement les mains évitant d’écouter les moqueries de cette bande de rigolote, même si c’était plus facile à se dire qu’à faire, après tout qui appréciait de ne pas pouvoir se défendre ? Personne à moins d’être sourd ! Je la regardais rapidement avec ce regard tueur, j’aurais tellement voulu lui foutre à nouveau mon poing dans la figure ! Je n’étais pas violente, sauf que j’avais une exception en la personne de Lili. Enfin. Je quittais les toilettes et par réflexe une fois la porte de ces dernières refermé, je cherchais du regard Timéo. Cela va bien faire deux ans que je sortais avec lui et entre nous tout était bien, même si cette petite garce tentait de mettre la main sur lui ! Il faut dire que son père aussi tentait, tout comme le père de Timéo, mais il me jurait qu’il ne laisserait jamais faire ça. J’espérais, mais je pouvais douter parfois, sauf qu’il avait les mots, les bons gestes pour me rassurer et il avait aussi ce sourire, ce petit rictus qui m’avait fait tomber sous son charme d’enfant pourri gâté. Je le regardais alors que mon regard avait finir par le trouver, j’eus ce petit sourire idiot en croissant son sourire ! Ma seule envie à cet instant ? Me blottir dans ses bras et montrer au monde qu’il était à moi, mais surtout à cette fille, mais peut être que c’était mieux que notre relation reste encore secrète ! Elle nous appartenait et nous n’avions rien à prouver, à personne ! Je savais qu’il n’avait pas honte d’être avec moi, c’était le principal, surtout dans ce monde où l’image était importante ! J’étais peut être la fille d’une infirmière pauvre, mais cela ne prouvait pas que j’avais moins de valeur comparé à l’une de ces filles comme Lilith. Je quittais le couloir du lycée pour rejoindre la sortie, j’allais sécher le cours de sport et je n’allais pas être la seule. Une fois en dehors du lycée, je pouvais attendre discrètement dans la voiture de Timéo qu’il me rejoigne. J’étais heureuse, j’étais installée sur le siège passager quand il entra dans la voiture, mon sourire s’agrandissait alors qu’il venait me voler un baiser, en lâchant une petite phrase qui me donnait envie de ne plus le quitter. Tu m’as manqué. Je ne répondais pas je savais qu’il aimait que je réponde, mais c’était amusant de voir sa petite mine boudeuse se dessiner sur son visage, jusqu’à ce que je cède à cette tentation de lui faire plaisir. Une fin de journée ensemble, pas à Perth, non trop dangereux, on allait à Cairns, mon ancienne ville.
Santos. Je marchais dans le petit couloir de notre maison, je faisais semblant de chercher mon petit frère de six ans, je savais qu’il était caché derrière la seule plante verte de notre habitation. J’entendais son petit rire qui prenait l’emprise de l’endroit. J’avais un petit sourire, j’étais seule à la maison, ma mère était partie avec Siméon, l’enfant malade du couple chez qui nous vivions. Il était en voix de guérissons, ce dernier était devenue comme un grand frère pour moi, je l’aidais à supporter sa mère bien trop protectrice, cette dernière était tout aussi gentille avec Santos que moi. Le père de famille aussi, mais surtout avec Santos, il appréciait mon petit frère et le prenait avec lui dès qu’il le pouvait. Je sortais de mes pensées quand mon petit frère lâcha que je ne le trouverais jamais, je rigolais doucement, avant de me diriger vers sa planque. La panique. Enfin, ce n’était pas si grave, mais je me demandais où il s’était planqué vu qu’il n’était pas à l’endroit auquel je pensais en premier lieu ! Il n’avait jamais changé de cachette, c’était étrange. Je cherchais un peu partout, pour une fois je cherchais réellement, alors que je regardais sous le lit, ce petit monstre grimpa sur moi, alors que j’entendis son rire virevolter dans notre chambre. Je rigolais de bon cœur, il m’avait eu. Je me tournais pour me mettre sur le dos, alors que je passais ma main sur sa joue en murmurant son surnom que je lui avais donné affectueusement : le monstre. Je secouais la tête avant de me redresser avec lui, alors qu’on se posait sur le lit avec quelques bonbons dans un bol, un petit mélange de dragibus et de langue. Je le regardais alors qu’il venait de prononcer le prénom de Timéo. Mon petit frère était le seul à connaitre notre relation, surtout qu’il était souvent avec moi quand ma mère travaillait, alors je n’avais guère le choix, Santos de toute façon savait garder des secrets. Il me regardait finissant par lâcher une petite phrase qui me laissa un peu sur ma faim, moi comparé à lui, je n’étais point capable de garder un secret mise à part ma relation avec Timéo bien trop importante à mes yeux. Enfin, ma curiosité venait d’être piqué et cela me démangeais de poser des questions, chose que je finissais par faire avec un large sourire. Forcément, il refusait de parler, jusqu’à ce que j’emploie le grand moyen ! Des chatouilles. Je rigolais avec lui alors qu’il finissait par lâcher les mots : papa et maman. Je cessais dans la seconde le supplice que je lui faisais vivre, son père ? Mon père ? Des questions qui venaient dans mon esprit par dizaine. Il connaissait son père, mais donc le mien ? Ou bien j’avais toujours trop cru aux contes de fées ? Sans doute, du moins je préférais croire qu’on avait le même père, si ma mère n’avait jamais voulu répondre à mes questions à ce sujet, je le regardais tentant dans savoir plus ! Il finissait par m’avouer que je le connaissais et le croisais tous les jours, j’avais de quoi rester toute conne devant cet aveux ! Ce n’était pas mon père, mais quelqu’un que je connaissais et voyais tous les jours ? Napo. Non, impossible on ne l’avait pas revu depuis notre départ. Santos venait de lâcher une petite bombe sans s’en rendre compte. Monsieur Conner. Le père de l’enfant malade et le mari de cette dame ? Il était l’employeur de ma mère. J’allais en parler avec ma mère.
J’avais réussis ! À moi le droit, à moi l’Amérique et surtout Harvard. J’étais fière de moi et il fallait le dire cette nouvelle était parfaite ! Depuis que je savais que ma mère était la maitresse de son patron, je ne lui avais pas parlé, elle avait compris que j’étais au courant, je lui en voulais de faire ce qu’elle avait vécu à une autre femme ! Oui, elle n’allait pas se retrouver avec son fils à la rue, mais la douleur morale et sentimentale étaient les mêmes ! Elle aimait son mari et cela se voyait pertinemment, ma mère avait tout gâché. Jamais je n’oserais lui dire, mais je le pensais fortement pour le coup. J’étais encore devant le tableau d’affichage à contemplé les résultats du bac, alors que je sentais des mains se poser sur ma taille, j’étais attirée en arrière finissant par être collé au torse de Timéo. Que faisait-il ? Avait-il oublié qu’on devait se cacher ? Je me retournais pour poser mes mains sur son torse alors qu’il venait m’embrasser avec une certaine douceur, je prolongeais le baiser, je ne le devrais pas, mais c’était comme impossible de résister. Je venais poser ma main sur sa joue avec un léger sourire alors que mes lèvres étaient encore collées aux siennes. Mon regard se posait dans le sien alors qu’on commençait à reprendre nos distances et qu’il prétendait qu’on était simplement en train de relever le défi qu’on s’était lancé … histoire de sauver les apparences. Même si je le savais cela faisait un mal de chien de l’entendre dire que tout cela n’était qu’une blague, après tout, on arrivait à trois dans de couple dans quelques jours et c’était douloureux de ne pas être la sienne aux yeux des autres ! Vivre cacher c’était vivre heureux ? Mais qui avait sorti cette belle connerie ? Il était l’heure pour nous tous de rejoindre la maison de Timéo, son père avait souhaité qu’il invite ses amis pour fêter cette réussite, croyait-moi si il s’était loupé, il n’y aurait pas de petit repas, mais plutôt un enterrement. J’étais installée à table, je surveillais cette petite vipère de Lilith, qui était présente avec son père qui était un grand ami du père de mon Timéo, combien de fois j’avais pu entendre que ces deux-là souhaitaient voir leurs enfants ensemble. Je sentais le regard méchant et presque moqueur de Lili, à croire qu’elle avait quelque chose contre moi ce soir, alors que moi je ne souhaitais que croiser le regard de Timéo pour me sentir rassurée. Ce fût-là, qu’elle lâcha une bombe devant tout le monde. Une demi-heure plus tard, j’étais dans mon lit à pleurer toutes les larmes de mon corps. Cette satanait garce venait de révéler notre relation face aux yeux de son père et du père de Timéo. J’avais fini par être prié de quitter cette maison, moi la fille de pauvre et d’immigré. Je m’étais levée désirant partir, mais Timéo avait tenté de calmer le jeu, mais au fond de moi-même je savais que c’était une peine perdue. Je ne savais cependant pas que les jours à venir allait être compliqué à vivre pour moi.
La France. J’avais simplement dis adieu à Perth et à Harvard ! Impossible pour moi de voir Timéo heureux avec Lilith. Je n’en pouvais déjà plus de les voir en photo ensemble, depuis ce fameux dîner, jamais je n’avais eu de nouvelle de Timéo, alors au bout de trois mois j’avais changé de numéro de téléphone, je ne voulais plus souffrir ! J’avais supprimé son numéro pour ne pas être tenté par l’idée de lui envoyer un message et j’avais eu raison. Je l’aurais fait, rampant vers lui comme une petite chienne. J’appréciais ce pays dans lequel j’étais, certes ce n’avait rien à voir avec mon rêve, mais n’ayant postulé que dans des universités en Amérique et n’ayant reçu que des bourses dans celle d’Harvard, je n’avais pas d’autre choix. Je pouvais payer une université dans mon pays avec deux petits boulots, j’allais sans doute me tuer à la tâche, mais tout de même, j’allais réaliser mon rêve d’être avocate dans les droits des immigrants. Cela faisait quelques mois déjà que je vivais ici, ma vie était particulièrement bien remplie … même si j’avoue que j’avais beaucoup de mal à me remettre de cette rupture non voulu d’avec Timéo. Je n’arrivais plus à manger, en réalité, j’étais devenue dépressive disait le médecin français que j’étais allée voir, j’avais perdu du poids. Je me trouvais imparfaite, cette relation tellement puissante, belle et unique m’avait apporté un tas de choses comme de l’amour, mais aussi belle soit elle, elle s’était avérée destructrice pour moi. La dépression et ce sentiment d’être moche ainsi qu’inutile, j’avais fini par tomber dans une maladie que beaucoup de jeune femme connaissait, l’anorexie. Je ne mangeais plus, contrôlais chaque chose entrant dans mon organisme. Je me comparais à ses photos, je suivais chacune de ses photos, je désirais être elle tout ça pour lui … j’étais devenue une personne que je n’appréciais pas ! Lilith était devenue à mes yeux la perfection et je l’enviais chose que je n’avais jamais fait. J’avais beau lutter pour m’en sortir, rien n’y faisait, quand je faisais un pas en avant, j’en faisais trois en arrière, jusqu’à rencontrer cette bouffé d’air pure Phoebe ! Assez vite, elle m’aida et était présente pour moi, elle était ma nouvelle colocataire dans mon petit appartement loué par l’université, alors qu’on avait les mêmes désirs de réussir dans le droit. Phoebe s’était avéré être la bonne personne pour me faire oublier mon passé.
Après cette année sabbatique que je m’étais offerte avec Phoebe, il était temps de reprendre les cours, mais avant ça il fallait que j’aille à Perth pendant les vacances. Ma mère me manquait malgré que je me fusse prise la tête avec elle avant de partir à cause de cette fameuse relation qu’elle entretenait avec cet homme marié. Enfin, j’avais juste pensé à mon frère. Ce dernier était sans doute le seul regret que j’avais dans ma vie passée, je n’arrivais pas à ne pas penser à lui, il grandissait sans moi, enfin j’allais rentrer, ma mère m’avait presque supplié au téléphone de le faire. Je pouvais parier que cette dernière avait un problème, je la connaissais par cœur comme si c’était elle l’enfant et moi la mère ! Je ne pouvais pas dire que ma mère avait déjà fait preuve d’un comportement qu’on pouvait nommer d’enfantin, non, elle avait toujours été très posée, mais pour moi elle avait changé avec cette relation, je me sentais horrible de penser cela, vu qu’elle était heureuse, mais son bonheur ne devait pas coûter celui d’une autre personne à mon goût. Alors, que j’étais dans la voiture, je pensais à tout ça, j’arrivais à la frontière que je passais aisément depuis que j’avais un droit d’être sur le territoire Australien . Je roulais jusqu’à Perth et rejoignais la maison où vivait ma mère avec mon petit frère. Je cognais la grande porte de la maison de l’amant de ma mère. Je fus surprise de l’accueil. La femme du mari me claqua la porte au nez alors que cette porte s’ouvrit quelques minutes plus tard alors que j’étais restée inerte sur le seuil de cette dernière. L’amant et le père de ma mère et mon frère respectivement m’expliqua la situation me donnant l’adresse de ma mère. L’ancienne adresse où je vivais avant. Le fils de cette famille était mort il y avait une semaine et la femme avait découvert la relation de ma mère et de son mari en les surprenant chez nous pendant que Santos était à l’école alors que son fils venait juste de mourir. Enfin, il n’était pas au courant, mais tout de même. Sans rien dire je m’en allais, après tout je n’avais plus ma place ici et je voulais éviter de croiser le cher voisin de cette famille : Timéo. Je n’avais plus pensé depuis un bon moment, mais voilà que maintenant j’y pensais me souvenant de tous nos moments … ou devrais-je dire tous ces mensonges vécus ensemble. J’étais de retour devant l’immeuble de Napo, j’allais donc à la cave et frappait cinq coups comme avant contre cette vielle porte qui menaçait de tomber en lambeau. La porte s’ouvrait sur ma mère avec des yeux gonflés et rouge alors que Santos me sauta dans les bras. J’embrassais sa joue et le serrais contre moi, il m’avait manqué, puis son odeur me fit fermer les yeux, c’était merveilleux de le retrouver. J’étais ici juste pour l’aider à remonter la pente, cela allait sans doute être compliqué, enfin j’allais y parvenir, j’en doutais pas ! Puis, je finirais par retourner à mes études.
Retour à la case départ. Impossible de me dire que je n’avais pas tout gâché, j’aurais dû passer mes examens, mais après l’annonce de mon petit frère par téléphone, je ne pouvais pas faire autrement que rentrer totalement à Cairns,. J’avais encore de l’argent sur mon compte, j’avais beaucoup économisé pour partir à nouveau en voyage avec ma meilleure amie Phoebe. Mais, non impossible. Ma mère avait un cancer. Décidément, le sort ne cessait de tomber sur elle. Je n’avais pas hésité à tout quitter , pour bosser dans un hôtel où j’étais femme de ménage, peu de chose à payer, donc je pouvais envoyer de l’argent à ma mère ! Je m’étais rapidement faite à ma vie oubliant mes rêves, même si de temps à autre le soir , je pouvais bosser devant des cours de droit, comme pour ne pas perdre la main. J’en avais pour un long moment, du moins c’était ce que je pensais, environ trois ans histoire d’avoir assez d’argent pour ma famille et moi. Jusqu’à croiser le père de ce jeune homme qui bloqua sur moi ! J’avais pensé à un pervers qui me voulait du mal , j’avais bizarrement pensé à ce mec DSK , enfin. J’avais tenté de fuir, mais il m’expliqua son idée folle. Il était connu dans le monde des affaires et son fils était souvent poursuivis par des journalistes , ces derniers voulaient prouver qu’il était gay, chose vrai aux dires du père. Enfin, son idée folle fût que je sois la petite copine de son fils pendant son année sabbatique ici, mais je devais abandonner mon boulot et me comporter comme une fille avec quelques moyens. En somme être une Lilith ? Sans doute. Enfin, du coup, j’étais mal à l’aise, mais le chiffre proposé me fit changer d’avis sur ma réponse non, car cela voulait dire que je n’aurais qu’un an voire deux ans à supporter cela, et je pourrais reprendre mes études une fois en Amérique avec lui ? Donc, après huit mois de boulot à l’hôtel où je m’étais fait des amis, j’étais passée de ma petite tente à cette luxueuse suite avec Colin. Cela fait que trois semaines que je suis avec ce mec et j’ai beaucoup de mal, mais je pense à ma famille surtout qu’il n’est pas facile.
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